Au sortir des confinements, je souhaite m’ouvrir au monde, je pars dans le Sahara.

La méharée se fait au rythme des dromadaires. En marchant, j’observe leurs pas pesant sur les dunes. Avec les bédouins tout est simple, efficace, sans chichi. Je participe activement et regarde tout de cet autre monde. Je m’éloigne souvent, c’est bon d’errer seul dans l’immensité de cet environnement où je mêle ma trace à celles du vivant.

Les dunes se répètent à l’infini, l’onde est de toute taille. Le jeu de l’ombre et de la lumière rappelle ceux des vaguelettes. Je retournerai m’abreuver de traversées du désert, je rêve d’y vivre l’orage et la tempête de sable.Dans cet espace hors du temps, le mouvement du vent redessine inlassablement le paysage.

Ça m’inspire, j’y découvre un désert de pensées. À mon retour, je me sens encore plus en marge, décalé.

Dans les Alpes, le vent du désert me fait un clin d’œil, il colore le ciel et surligne les congères, c’est irréel. Dans ces neiges en forme de dunes, les skis coupent le rose, tracent des vagues courbes blanches, c’est lumineux, sculptural.

L’envie d’un espace-temps plus vaste, me pousse à investir un ancien couvent. Le dessein du lieu se transforme, j’y entrevoit une factory, une pièce est chauffée en permanence, l’air y est renouvelé quotidiennement, dans cette ambiance sèche la siccativation des huiles est optimisée.

Avec la peinture gestuelle je revisite l’impermanence.
Les séquelles de l’accident raidissent ma main,
Je déroule souvent les muscles de mon bras.
Ces mouvements déliés sont peints.

Sur l’huile, le sable de verre produit une étonnante peinture réfléchissante. Tout comme les traces découvrent les neiges colorées, cet artefact
surligne les tracés. Cette réflection de lumière interpelle le regard, cela induit des mouvements corporels instinctifs.

Le dessein de l’impermanence est perceptible, l’imagination entraperçoit l’irréel.

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